Hière
[retour
Glossaire]
Au Moyen-Age, on donne ce
nom
[du grec hieros, saint, allusion
aux propriétés magico-surnaturelles qu'on
attribuait à ces
substances]
à des médicaments dans lesquels entrent
un certain nombre d'ingrédients à
propriétés tonique, purgative et
emménagogue. La formule des hières présente des
variantes individuelles, mais on retrouve
généralement :
cannelle,
coloquinte,
miel,
safran et
spicanard.
Quatre hières sont célèbres
:
- hière de Rufus
(hiera
rufi ), a été la première connue.
En voici la composition
:
agaric
,
chamaedris, pulpe de
coloquinte
, 2
drachmes ;
cinnamomome,
myrrhe
,
nard, polium,
safran
, 4
drachmes ;
aristoloche
ronde,
petroselinum, poivre blanc, 5 drachmes
; opopanax, sagapenum, 8 drachmes ;
miel en quantité
suffisante
[d'après
Oribase, dans la version Aide de 1555,
in L. Leclerc, Chirurgie
d'
Abulcasis
]
;
- hière picre
[du
grec picros,
amer]
de Galien, utilisée également par
Guillaume
de Salicet, mélangée au
miel et au sel,
en
suppositoires ;
- hière d'hellébore
;
- grande hière
d'
Abulcasis de
Cordoue
:
elle contient pas moins de 32
ingrédients différents ! En dehors de
ceux déjà signalés, citons : absinthe,
castoreum, euphorbe, gingembre, gomme
ammoniaque, polypode, etc. Selon L.
Leclerc, cette hière était encore en
honneur dans les populations arabes au
XVII° et était, en particulier, employée
par un médecin du nom de
Daôud-el-Antaki.
[page
révisée le 04/03/2013]
|